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95 - L'atelier de l'artiste

 

L'atelier de l'artiste dans la rue de la Condamine à Paris. - Frédéric Bazille

L’atelier de l’artiste au XIXe siècle

 Les ateliers d’artistes ont beaucoup proliféré dans l’Europe du XIXe siècle, en réponse à l’augmentation importante de cette catégorie sociale et professionnelle. Autrefois réservé à une élite intellectuelle, le statut de l’artiste s’est démocratisé et s’est progressivement confondu avec les arts décoratifs et les arts graphiques tels que la lithographie. Dans les années 1860, Paris comptait ainsi plusieurs milliers de peintres jouissant d’une certaine notoriété. Des locaux réservés aux artistes fleurirent à cette époque dans les quartiers neufs tels que la Nouvelle Athènes, en complément des logements occupés par les peintres officiels et académiques dans le cœur de la capitale. On voit aussi se multiplier à cette époque des cités d’artistes où se recréent des espaces communautaires et proche de l’esprit de la bohême. Pour tous ces artistes, l’atelier représentait l’espace de la gestation des œuvres. Lieu réel, il est aussi celui dans lequel se construit l’identité fantasmée de l’artiste, philanthrope et prométhéen. Enfin, l’atelier est l’espace de la sociabilité artistique. Sa fréquentation, généralement ouverte aux intimes, aux élèves et aux amateurs, était l’occasion des rencontres et des débats esthétiques entre les peintres et les sculpteurs. Il pouvait également servir de lieu d’exposition privé, avant l’envoi des œuvres au Salon et dans les grandes manifestations de groupe. Les documents étudiés ici représentent les ateliers de trois artistes européens ayant vécu dans des contextes différents du XIXe siècle : Isabey, Bazille et Mucha. Mais ils révèlent de la même façon l’enjeu sociologique et artistique qui se dessine derrière le thème de l’atelier. Autour de l’artiste maître des lieux, tout un cénacle se regroupe pour admirer, discuter ou apprendre.