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114 – Le Bout du voyage

( D'après «Christina's World» Andrew Wyeth – 1948) 

"Christina's World"

Un jour de 1948, alors que Wyeth était dans la maison des Olson, il vit par la fenêtre Christina qui cueillait des fleurs dans le champ en contrebas. C'est ainsi que lui vint l'idée de Christina's World. 

Il peignit la ferme, ôtant une haie d'arbres qui sépare l'habitation du champ. Puis il fit poser Betsy Wyeth, son épouse, sur le corps de laquelle il représenta les bras et les mains déformés de Christina qui était atteinte d'une paralysie des membres supérieurs. 

Un corps de jeune femme, avec des mains et des bras de femme plus âgée et malade. Le sentiment d'étrangeté, voire de malaise palpable dans cette oeuvre tient à ce que tout le corps de Christina est tendu vers cette ferme, centre de son monde ; sa position à demi-couchée nous donne à croire qu'elle ne peut se relever, qu'elle appelle à l'aide car si le spectateur voit une jeune femme de dos, plutôt bien faite, il ne perçoit pas consciemment les bras et les mains déformés, cependant que son oeil les enregistre.

 Le rapport entre la maison - située au somment d'une colline - et Christina est impossible : si l'on considère la largeur des traces laissées par le tracteur, la femme devrait être bien plus petite qu'elle n'est. De plus, son positionnement dans ce champ semble faire fi de toute notion de perspective. En vérité, nous sommes là devant une représentation quasiment plane, un peu à la manière des peintres du début du Moyen Âge ou des peintres asiatiques. Il y a un petit quelque chose de chinois dans la conception de cette image.